La montée de l’intelligence artificielle rend l’éthique et la réflexion éthique d’autant plus fondamentales.
Ne pas vouloir le reconnaître est synonyme de confier à d’autres son avenir.
Plusieurs parlent d’éthique et d’IA sous l’angle de la protection des données, des limites de la recherche ou encore de la préservation des emplois, mais, pourtant, il y a plus, il y a beaucoup plus.
L’IA est déjà là, faisant des choix éthiques pour nous sans que nous ne le sachions. Devant ce fait, de quelle « sorte d’éthique » aurons-nous besoin ? D’une éthique élaborée par un ingénieur? De celle pensée par un philosophe? Par un éthicien? Par un lobbyiste ? Par le citoyen lambda qui surfe sur le net ?
Oui, de quelle sorte d’éthique aurons-nous besoin ?
Pour le moment, les entreprises et organisations ne réfléchissent que très peu aux impacts éthiques du développement de l’intelligence artificielle ; elles en vantent plutôt les avantages utilitaires et pratico-pratiques à court terme. Elles ne semblent pas prévoir outiller leurs dirigeants et employés en matière de réelle réflexion éthique. En fait, en matière d’éthique, les entreprises et organisations sont plutôt occupées à négocier au meilleur prix une formation express de 45 minutes, croyant qu’une fois que leurs gens auront coché « C’est fait ! » elles seront prêtes à faire face aux défis éthiques à venir. Ce raisonnement n’est pas simple, il est simpliste.
En banalisant l’éthique, en la réduisant trop souvent à une simple conformité sans réflexion, les entreprises et les organisations manqueront le bateau car, lorsque le moment sera venu de faire avec l’IA et ses conséquences, celles-ci n’auront plus rien à dire, il sera trop tard. Les entreprises et les organisations n’auront plus d’autre choix que de se conformer à des standards pensés par d’autres, ayant déjà renoncé, avant même de réfléchir, parce que c’était plus simple.
Disons-le haut et fort : L’éthique ne peut être enseignée en 45 minutes. L’éthique est un travail de réflexion qui ne peut être accompli sans y accorder le temps nécessaire.
En 45 minutes, on peut ouvrir l’esprit, susciter la curiosité. Mais il ne s’agit que d’un premier pas. L’humain devra apprendre à conjuguer sa propre intelligence avec celle de la machine. L’éthique express ne sera que de peu d’utilité.